D’archéologue à créatrice de tisanes, Béatrice se raconte à travers la création des Jardins de La Fortune. Une belle histoire. Plongez avec nous au pays des plantes !
Béatrice, racontez-nous votre reconversion professionnelle
Archéologue de formation, j’avais envie de me reconvertir. Après une 1re tentative, je me suis rendu compte que tout m’emmenait vers un métier d’extérieur, manuel, avec une conscience des enjeux écologiques. Et cela a convergé sur le fait de devenir paysanne en bio.
Des rencontres et des opportunités nous ont amenés, mon conjoint et moi-même, à notre 1er jardin. Lui venant d’une famille d’apiculteur, on y a mis des ruches pour commencer. Quant à moi je m’intéresse aux plantes depuis longtemps. J’ai pas mal bouquiné sur la botanique, j’avais déjà des plantes médicinales et aromatiques dans mon jardin et j’avais un bon feeling avec elles. Je me suis donc lancée dans la culture des plantes et la composition de tisanes.
Que sont les Jardins de la Fortune ?
C’est un projet qui est né il y a 8 ans déjà. Le cheminement a été très long. Après la formation agricole professionnelle, nous avons cherché un endroit pour nous installer. Ça a été difficile, on était limités financièrement et on cherchait à rester à proximité de Lyon pour ne pas s’éloigner de notre réseau.
Au final, on a trouvé cette ancienne ferme familiale à La Fortune qui convenait très bien à notre projet. Aujourd’hui, nous travaillons 2000 m2 non mécanisés, à terme il devrait y en avoir 4000 m2. Il y a 1,3 ha au total, avec un corps de ferme, un verger, un potager, une serre, ça commence à prendre forme en fait !
Comment avez-vous obtenu la certification Bio ?
Ça a été assez simple finalement. Les Jardins de la Fortune étaient une petite ferme dont les terrains n’avaient pas été cultivés depuis longtemps et j’ai donc pu bénéficier directement de la certification bio sans période de conversion.
Pour la certification bio, ils veulent surtout s’assurer qu’il n’y a pas eu de culture en conventionnel (et donc pas d’intrants chimiques) depuis au moins 3 ans. Ça a été facile à montrer, ce terrain est tout ce qu’il y a de plus naturel, avec une très belle biodiversité reconnue par les experts qui nous ont rendu visite. Et que nos abeilles aillent bien, c’est aussi un excellent indicateur !
Comment vous est venue votre toute première tisane ?
J’en ai créé tout plein à la fois, mais celle qui me tenait beaucoup à cœur depuis le début, c’est une tisane que j’appelle La Cool et Douce.
Elle me trottait dans la tête depuis longtemps, aussi bien au niveau du nom que des ingrédients.
C’est une tisane de détente composée de menthe bergamote (une belle plante au niveau énergétique), de monarde, de mauve pour la douceur et de mélisse. Il me manquait des ingrédients pour vous la proposer en ce moment, mais plus tard oui !
Comment créez-vous vos tisanes ?
J’y pense longtemps. En désherbant ou cueillant, on a le temps de penser et avec les plantes sous le nez, leurs odeurs m’inspirent. Par exemple, j’aimerais en faire une qui évoquerait le soleil. Je cherche encore les ingrédients, quelque chose de chaud, qui évoquerait le Sud.
Inversement, j’avais ce basilic cannelle magnifique. Une plante pleine d’arômes bue chaude ou froide. Je voulais une tisane pour se désaltérer l’été : l’Estivale. Elle est restée plusieurs semaines avec 3 ingrédients. Je n’arrivais pas à trouver le 4e pour l’équilibrer. Le romarin est arrivé plus tard pour apporter un peu de piquant et relever l’ensemble.
En bref, j’ai des idées. Des fois je suis sûre de moi et d’autres je tâtonne pour trouver les bonnes associations et les bons dosages. Dans ces moments, ma cuisine se transforme en laboratoire !
Combien de plantes avez-vous dans le jardin ?
J’ai une trentaine de plantes de culture et une vingtaine de plantes de cueillette.
Je fais également des cueillettes sauvages sur les terres des Jardins (Aubépine, Ortie) ou à quelques kilomètres de là (Bruyère et Reine des Prés). Et je peux aller bien plus loin : le Pin Sylvestre vient de l’Ain et nous avons ramené Thym et Romarin du Lubéron. Je pense qu’une plante est bien plus active quand elle vient de son biotope.
La saison des récoltes, c’est quand ?
Les cueillettes se font de la fin de l’hiver au début de l’automne, au moment où la partie de la plante que l’on recherche est la plus épanouie et a le plus de principes actifs. Les bourgeons sont donc cueillis à la sortie de l’hiver et les racines en automne.
Avez-vous une tasse préférée?
On est assez fans de belles poteries à la maison. On a de petits bols en porcelaine aux parois très fines que l’on aime beaucoup utiliser. La potière a travaillé la texture extérieure qui est extrêmement douce. On peut caresser le bol, le passer sur sa joue, c’est génial.
Quels sont vos projets?
Développer de nouvelles tisanes! Et pourquoi pas, des huiles solaires et des baumes de soins à base de plantes.
1 COMMENT
Herbes pour votre santé
11 mois agoSalut, je pense que votre site peut avoir des problèmes de compatibilité avec certains navigateurs. Lorsque je le regarde sur Safari, il semble bien, mais en l’ouvrant avec Internet Explorer, il y a des chevauchements. Je voulais juste vous en informer rapidement ! Mis à part cela, votre blog est fantastique !